Pekuakamiulnuatsh Takuhikan a profité de son passage à Val-d’Or aujourd’hui à la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics, présidée par l’honorable Jacques Viens, pour déposer un mémoire et soumettre trois éléments sur lesquels il estime être victime de pratiques discriminatoires : le financement des services de police, les limitations à l’alimentation traditionnelle et les services de protection de la jeunesse.

« Nous voulons profiter de la tribune de la Commission pour mettre en lumière ces trois éléments. Ce que nous souhaitons véritablement, c’est de nous assurer que les gouvernements s’acquittent de leurs obligations de soutenir les Premières Nations afin qu’elles puissent offrir des services adaptés à leur culture, ce qui n’est souvent pas le cas avec les programmes et les règles actuellement en vigueur », a mentionné le chef de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh, Clifford Moar.

Sur le volet du financement des services de police, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan constate que ses membres ne peuvent bénéficier d’un service de sécurité publique ni égal ni équitable aux allochtones qui jouissent de corps de police quasiment doublement financés. Le gouvernement québécois devrait octroyer un financement qui permet d’offrir des services de police de même niveau que ceux des communautés environnantes, en s’assurant d’évaluer conjointement et de discuter des besoins, sans imposer unilatéralement des ententes à la dernière minute à chaque année. Sous le système actuel, les services policiers autochtones reçoivent environ 50 000 $ de moins par policier que les services policiers québécois. Au fil des ans, Mashteuiatsh a accumulé un déficit de près de 3 millions $ avec son service de police.

Pour ce qui est de l’alimentation traditionnelle, Mashteuiatsh demande au Québec de réfléchir avec les Premières Nations à des mesures pour permettre de servir du gibier et des poissons sauvages ainsi que les fruits de la cueillette recueillis par les membres d’une communauté dans les institutions publiques autochtones, tout en répondant aux préoccupations de santé et d’hygiène raisonnables. Actuellement, les lois et les directives au Québec sont trop restrictives pour notre spécificité culturelle en cette matière.

Quant au volet des services de protection de la jeunesse, Mashteuiatsh demande au gouvernement de tenir compte de la particularité culturelle des jeunes de notre Première Nation dans la gestion des frais engagés pour la livraison des services. De plus, Mashteuiatsh veut s’assurer d’être consultée et prendre part à toute décision pouvant affecter les ressources de type familial qui accueillent des jeunes Pekuakamiulnuatsh dans la région, y compris la négociation des conventions collectives.

« Nous sommes prêts à discuter de ces questions avec des représentants du gouvernement du Québec. Dans le cas des services de police, il y a urgence d’agir car, encore une fois cette année, nous sommes confrontés à de l’incertitude concernant l’avenir de notre service. Malgré tous nos efforts, nous n’avons encore aucune nouvelle d’un renouvellement du programme de financement ni d’une entente pour l’année prochaine. Il est fondamental pour nous de protéger et valoriser notre culture et nos droits ancestraux, y compris notre droit à l’autodétermination. Faire appel à un service de police externe comme la Sûreté du Québec ou la Gendarmerie royale du Canada pour offrir ce service essentiel à notre population irait totalement à l’encontre de notre visée », a ajouté le chef Moar.

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