Le Conseil de la Première Nation des Innus Essipit et Pekuakamiulnuatsh Takuhikan (Première Nation des Pekuakamiulnuatsh) dénoncent sans équivoque les reports injustifiables de l’adoption de la stratégie de protection d’Atiku (caribou) par le gouvernement du Québec. Se contenter d’annoncer la mise en œuvre de quelques actions très ciblées, comme le Québec vient de le faire, alors que la situation du caribou s’avère aussi critique, dénote un flagrant manque de courage politique, de vision et de sensibilité pour l’espèce qui continue définitivement à disparaître. Les Premières Nations sont outrées que la stratégie et la consultation sur celle-ci soient encore repoussées, après plus de cinq ans de retard.

Le gouvernement du Québec continue d’échouer lamentablement au chapitre de sa responsabilité de protection de cette espèce en péril. Il fait encore la démonstration qu’il ignore les enjeux et les droits autochtones, les titres ancestraux et l’importance culturelle d’Atiku pour nos communautés. Les Premières Nations concernées n’ont cessé de signaler au Québec que leurs seules préoccupations ont toujours été de s’assurer que l’éventuelle stratégie, toujours absente, soit fondée sur la science ainsi que sur leurs savoirs et leurs connaissances, afin qu’elle puisse remplir adéquatement ses objectifs de protection et de rétablissement de l’espèce.

La situation du caribou commande un traitement beaucoup plus sérieux, rigoureux et urgent que celui que lui réserve le gouvernement du Québec depuis trop longtemps. Nous ne baissons pas les bras et nous sommes déterminés à mener de front notre recours contre Québec intenté en février 2022 pour manquement en matière de consultation et d’accommodement entourant les enjeux de protection d’Atiku et dont le procès s’amorcera le 13 mai 2024. Nous avons aussi récemment rappelé nos préoccupations au ministre fédéral Steven Guilbeault, dans une lettre du 22 avril, l’enjoignant à recommander sans délai l’adoption d’un décret d’urgence, notamment sur Nitassinan, pour protéger le caribou des menaces actuelles pour sa survie, en conformité avec la Loi sur les espèces en péril. Le laxisme a assez duré et le manque de rigueur du Québec doit être dénoncé!